Suite de notre série de réponses à vos questions sur l’alimentation sur la page Facebook de 1000 pattes.
Hervé : La nutrition sur un marathon ? (sucré / salé). J’ai fini le marathon de Paris avec une douleur sur les deux cuisses (nerf crural)
Deux questions en une, mon cher Hervé ! Tu parles de douleur au niveau du nerf crural. Alors, attention, cette inflammation n’a, à ma connaissance, aucun rapport avec l’alimentation. Il faut donc s’attaquer aux origines de ce mal sans délai auprès du corps médical. Reste à voir s’il s’agit d’une inflammation chronique ou « juste » en lien avec cet effort si particulier.
Pour ce qui est de la nutrition, plusieurs règles :
→ ne pas tester de nouveaux produits le jour de la course.
→ se mettre dans les conditions de course lors des entraînements et donc apprendre à manger et à boire à chaque sortie.
L’une des meilleurs traileuses de France, Lucie Jamsin, que nous avons interrogé pour l’édition 2023 de 1000 pattes, dit ainsi : « Sur les courses plus courtes, cela va dépendre de son niveau. Si on sait mettre beaucoup de rythme sur 30-40 km, c’est compliqué de mâcher et de digérer. On peut alors tenir avec de la compote, du gel et de la barre plutôt moelleuse (type barre d’amande). Avec un niveau intermédiaire ou débutant, on peut se tourner vers le solide. Dans tous les cas, cela se teste à l’entraînement. Côté hydratation, il faut boire régulièrement, sans excès, en étant à l’écoute de son corps. »
A titre perso, sur les marathons comme sur mes trails ou courses nature de plus de 40 km, ma meilleure tactique en alimentation a été de :
- courir avec une poche à eau remplie d’eau minéralisée et de poudre pour boisson électrolytique, et d’un peu de sel
- de partir avec des barres énergétiques que je consommais à l’entraînement (pâte d’amande, nougat…). Des produits qui quelque part me rassuraient et me faisaient du bien mentalement, me faisait oublier la fatigue musculaire naissante…
- de boire une gorgée tous les quarts d’heure et de croquer un p’tit truc tous les 15 à 30 ‘ (sur un trail, c’est un peu plus aléatoire en fonction du dénivelé)
Mais, car il y a un mais, et de taille.
J’ai aussi vu que mon corps a répondu de façon très différente en fonction de la durée de l’épreuve. Quand j’ai fait moins de 3h30, la boisson et les barres plutôt « sucrées » ont suffi. Par contre, sur les trails et courses nature de plus de 40 km, j’ai aussi subi une forme de saturation à un point tel que je n’ai plus eu envie de manger « encore du sucre ». J’ai fini plusieurs courses à n’être plus capable que de boire. Cela montre que ma stratégie n’a pas été la bonne sur de telles épreuves alors que je n’avais pas de souci sur le marathon.
J’ai aussi le souvenir d’avoir puisé bien trop loin dans mes réserves sur le 50 km du Trail des pyramides noires, au point d’avoir des crampes à l’arrivée en train de se déclencher un peu partout. Avec du recul, je pense avoir manqué de sel. Cela ne s’est plus reproduit quand j’ai mis un peu de sel de table dans mes boissons. Il y a peut-être une part de mental mais en tout cas, je l’ai identifié tel quel.
C’est dans ce sens où je réfléchis à m’orienter vers une stratégie lipidique sur les longues distances supérieures au marathon (avec notre partenaire HolyFat pour ne pas le citer) associé à une boisson électrolytique apportant aussi un peu de sucre, histoire de construire un équilibre. A bien préparer à l’entraînement, bien sûr !
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